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Nos premiers jours dans la Venise de l'Orient:

    Bangkok le 12 mars au lever du jour. Nous arrivons après de longs mois de préparation dans cette capitale d’Asie du Sud Est, nous y voilà… Difficile encore de réaliser ! Elle est pour nous le point de départ du premier Opus de l’aventure Architecture by road : L’Extrême Orient. Nous comptons consacrer une partie du documentaire à cette ville de 14 millions d’habitants, tentaculaire et fondée sur un sol qui ne cesse de s’enfoncer chaque année. Nous comprenons en arrivant ici que les saisons bercent la culture de l’Asie du Sud Est notamment son architecture. L’eau y est omniprésente et il semblerait que les traditions de ce pays s’y soient accoutumées à l’inverse du mouvement contemporain. En effet, l’urbanisme aux tours de béton, la montée des eaux, et l’affaissement des sols augmentent le risque d’inondation et inquiètent autorités et habitants. Nous trouvons le sujet passionnant et cherchons à comprendre les enjeux et les solutions futures s’offrant à cette ville.

 

 

    Une chaleur écrasante nous assomme lors de nos premiers pas sur le territoire thaïlandais, encore habillés de nos vêtements d’hiver français. Nous empruntons les kilomètres de passages aériens agrafés aux larges avenues encombrées de voitures pour rejoindre l’appartement de Lucile et ses colocataires ; une amie de l’école de Montpellier s’étant expatriée et qui nous héberge gentiment dans son appartement du quartier de Sukhumvit.Les premiers jours permettent à l’équipe de s’acclimater à ce tableau asiatique encore inconnu. Un fourmillement d’odeurs, de couleurs, de bruits et de population, cette ville énigmatique ne semble jamais dormir et nous désoriente. Nos longues déambulations nous mènent au travers d’étroits canaux, quartiers de communautés traditionnelles où l'espace public et privé se confondent, temples aux reflets d’or et marchés populaires. Tout ce grouillement et théatre de la vie quotidienne installé au pied de grattes ciels et gigantesques malls climatisés florissant aujourd’hui la ville. Sous le regard de la caméra s’offre à nous le paysage urbain contrasté de cette société ancrée dans la tradition et orientée vers un modèle occidentalisé.

 

 

 Nos différentes rencontres nous permettent de côtoyer architectes, professeurs, journalistes, et habitants de la ville. Ils nous expliquent en détail les enjeux actuels de ce territoire, leurs réflexions sur l’architecture du passé et celle future. Leur gentillesse innée nous anime d’un sentiment de gratitude profond, il est donc vrai que nous sommes dans le pays du sourire ! Ils nous emmènent partout, nous font découvrir leur cité, leurs coutumes ainsi que leur nourriture qui nous envoûte ! Des mets délicieux mêlant souvent des saveurs sucrées et salées. Extrêmement douce au départ avant que leurs fameux piments ne viennent enflammer nos papilles. Nous en raffolons et choisissons de manger dans les nombreuses et authentiques guinguettes bordant toutes les ruelles de la ville. Des repas ne dépassant rarement 1 euros par personne si l’on supporte blattes et rats fréquemment conviés à nos diners ! 

 

 

   

 

 

  De l’autre coté de la Chao Praya, fleuve gigantesque qui irrigue et parfois inonde la ville, nous découvrons le « Bangkok des origines » sur les conseils de Prin et Sarayut, architectes et urbanistes de l’université de Chulalongkorn avec lesquelles nous avons sympathisé. Ici l’on trouve un urbanisme s’étant parfaitement acclimaté à son environnement et n’ayant pas contraint son territoire. La ville ici s’est construite en harmonie avec les éléments qui l’entourent; les canaux n’ont pas été comblés par l’installation de routes, la barque y reste depuis des siècles l’unique moyen de transport. L’architecture, elle, est installée sur des pilotis, coiffée d’une simple toiture à deux pans fortement inclinés pour évacuer au loin les pluies torrentielles. Elle répond ainsi efficacement aux besoins de ventilation, de protection solaire, les murs eux permettent de trouver l’intimité. Sur les canaux la vie quotidienne suit son cours, on retrouve les mêmes services que dans n’importe quelle rue du Bangkok contemporain: des commerces, des lampadaires, des marchés flottants, le wok aménagé sur une minuscule barque faisant office de restaurant, dans ce monde où l’on se déplace au fil de l’eau de façon silencieuse, l’athmosphère y est douce.

 

 

  

 

 

 

    La rencontre avec Chuta Sinthuphan fut pour nous marquante : jeune architecte talentueux, il a créé une maison flottante répondant aux fréquentes inondations, elle nous intéresse particulièrement pour son concept inspiré des maisons radeaux traditionnelles. A la fin de l’interview vidéo, il nous propose un verre de bordeaux avec un généreux morceau de bleu. Même après quelques jours d’abstinence seulement, nous jubilons en goûtant ce très bon fromage thaï !

 

    Dix jours après notre arrivée, nous disons au revoir à nos merveilleux trois hôtes, Pop, jeune architecte travaillant pour Chuta nous emmène en direction d’Ayuttaya, ancienne capitale située à 80 kilomètres au nord de Bangkok. Nous visitons cette étrange maison flottante répondant au caractère imprévisible de son climat : La maison est posée sur des cuves métalliques remplies d’air qui lorsque l’eau innonde la vallée se met à flotter et sort de son socle en suivant verticalement des rails métalliques. Cette réponse contemporaine nous séduit car elle réinterprête un concept traditionnel aujourd’hui perdu et pourtant si efficient.

 

    Le soir même, nous prenons l’authentique train express nous amenant à l’autre bout du pays en une quinzaine d’heures. Les wagons lits étant bien trop confortables pour notre budget, nous optons pour la troisième et dernière classe où une fine banquette inclinée à 90° nous attend pour ce voyage direction les montagnes du Nord!

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