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Les Maisons en Terre des Hmongs//

     Avant de quitter Hanoi, nous profitons d’être dans la capitale pour rencontrer certains spécialistes pour la suite de notre voyage. Lorsque l’on est à la recherche d’authenticité, les informations sont souvent difficiles à avoir. Il nous faut donc régulièrement se tourner vers des spécialistes des endroits que l’on découvre. Nous rencontrons donc Laurent et Stan avant notre départ, l’un est parfumeur, l’autre est restaurateur, tout deux connaissent très bien la région de Ha Giang vers laquelle nous nous dirigeons. Pour trouver ses épices, plantes, racines et fleurs, Laurent part régulièrement à la découverte des tribus du Nord du Vietnam. Ce sont ces populations qui l’accueille et l’aide à trouver les denrées de la forêt. Il nous conseille de nous diriger vers les vallées de Dongvan et Méovac. Selon lui, l’architecture, les paysages et les peuples nous y étonnerons.  

 

 

 

    Nous quittons donc Hanoi et ses maisons tubes pour les verts paysages du Nord et son architecture traditionnelle. Nous arrivons dans la ville d’Ha Giang, notre point de départ où nous louons des motos pour 5 jours. Elles nous seront indispensables pour quitter les grands axes et emprunter les sentiers battus.

 

 

 

 

    La première journée nous permet de prendre de l’altitude et changer ainsi radicalement de climat et de décor. Nous sommes à 2000m de haut, il y fait plus frais et l’air est montagneux. Très rapidement nous découvrons, marchant au bord de ses routes, les peuples de ces montagnes vêtues de vestes noires très élégantes, leurs visages marqués par leurs rigoureuses tâches agricoles de plantation de mais et de chanvre. Nous les observons se courber sur les flancs de montagne extrêmement raides où le maïs pousse. Après quelques virages penchés sur nos montures bien chargées, nous apercevons les sublimes décors que l’on nous avait promis à Hanoi, c’est grandiose. Sous une très belle lumière de cette fin d’après midi, au milieu d’immenses formations rocheuse en pain de sucre couverts de végétation nous observons les premières architectures en terre du voyage. Nous avons bel et bien changé de région, et nous ne reverrons les architectures tropicales sur pilotis d’Asie du Sud-Est que dans plusieurs mois en Indonésie. Pour l’heure, les maisons sont construites de terre et de bois, robustes et taillées pour défier le temps et le froid. Elles restent néanmoins très élégantes avec leurs tuiles de terre cuite grises, leurs ornements et cette terre d’une très belle couleur orangée. On découvre l’habitat traditionnel nord-vietnamien depuis sa cour centrale pavée de grandes pierres plates, desservant les différentes parties de la maison. De très épais murs de terre protègent une structure de bois dont chaque poteau comporte un soubassement en pierre évitant ainsi son contact avec le sol et l’eau. Ces soubassements sont magnifiques, ils représentent bien souvent la fleur d’opium, très cultivée auparavant et symbole de richesse.

 

 

     Lors de la construction d’une maison voisine, des charpentiers nous font découvrir leur très efficaces assemblages permettant de maintenir la structure d’une maison sans un clou ni une vis. En cinq minutes nous montons la structure d’une pièce. Chaque pièce étant préconçue en atelier et soigneusement numérotée avant son assemblage. L’intérieur est relativement sombre due au peu d’ouverture évitant les pertes de chaleur. On y trouve une seule grande pièce avec un coin de cuisine souvent proche d’un tas de mais séchant sur le sol au milieu de la pièce avant d’être moulu en farine. Les peuples de ces montagnes sont d’une grande hospitalité, très généreux et curieux d’échanger sur nos différentes cultures. C’est au son récurant de « I invite you »  que nous sommes invités à rentrer dans leurs maisons, un peu intimidés par tant de gentillesse. Ils nous offrent systématiquement un verre de leur terrible alcool local de maïs accompagnant chacun de leurs plats.

 

 

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     L’authenticité des modes de vies que nous découvrons nous rappelle la chance que l’on a de pouvoir profiter de ces cultures encore épargnées par le tourisme de masse ayant apparemment déjà infesté le sud du pays. Stan avait raison, nous sommes seuls au monde, juste sur nos petites motos à fendre le vent, le sourire aux lèvres. L’unique occidental que nous croisons se nomme Dan, il est américain et a le cursus particulier d’être à la fois  fermier et professeur de mathématique. Sa clairvoyance et son discours nous étonnent, nous nous lions d’amitié et décidons de finir la route ensemble.

Désirant rencontrer les lolos fleuris, une autre tribu de ces montagnes, nous empruntons un chemin de terre et nous faisons rapidement rattraper par la police qui nous arrête. Nous passons l’après midi dans leur poste (en réalité une épicerie). Ils nous expliquent que nous sommes soit disant trop proches de la frontière Chinoise et ne veulent pas voir d’appareil photo. On nous avait prévenu plus tôt, les autorités de cet état communiste ne veulent pas que l’on s’intéresse aux petites communautés de ce pays.

 

 

 

     Nous sommes escortés jusqu'à Méovac, une heure de route plus loin. Nous poursuivons notre Road trip dans ces sublimes paysages croisant les peuples de ces montagnes assis dans leur champ, le regard dirigé vers leurs montagnes au soleil couchant. Ces paysages les émerveillent toujours autant.

Le poste frontière Chinois est proche, nous apprêtons à le traverser pour rejoindre le Yunnan et les régions du sud du Tibet.

 

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